Depuis quelque temps, la restitution des trésors pillés par les puissances coloniales fait l’actualité, à juste titre. Entre la nécessité absolue de rendre aux Africains ce qui leur appartient et la capacité de leurs gouvernants à réunir les conditions de les préserver, les avis, y compris de ce côté du monde, divergent. Mati Diop a tenu à prendre part à ce débat. En cinéaste. À l’occasion du transfert de vingt-six trésors du Royaume de Dahomey (aujourd’hui le Bénin), elle le fait avec audace. Une parole déployée en deux temps, celle, poétique et légèrement fantastique, attribuée au vingt-sixième trésor, et celle des étudiants et chercheurs qui, prolongeant la première, lui confère une dimension à la fois directement politique et plurielle.